L’impact éventuel des champs électromagnétiques sur la santé a donné lieu à de nombreuses études scientifiques, en laboratoire ou d’observation des populations. En 40 ans de recherches internationales, aucune étude n’a donné de preuves selon lesquelles l’exposition aux champs électromagnétiques, dans les limites recommandées, présente un risque pour la santé.

EN DÉPIT DE 40 ANNÉES DE RECHERCHE, AUCUN EFFET N’EST AVÉRÉ

En 40 ans de recherches biomédicales en laboratoire et sur des populations réelles, aucun lien de causalité entre l’exposition aux champs électriques et magnétiques générés par les lignes à haute tension et des effets sur la santé n’a été établi. Les études expérimentales (menées en laboratoire) n’ont pas mis en évidence, de manière reproductible, un mécanisme d’action des champs électromagnétiques, même à des niveaux d’exposition très supérieurs aux niveaux habituels. Certaines études épidémiologiques (études d’observation des populations exposées aux champs) ont observé une association entre exposition aux champs et leucémie de l’enfant, mais sans que les autorités scientifiques et médicales n’en aient conclu l’existence d’une une relation causale entre les champs et la santé. Bien au contraire, l’OMS[1] considère que « malgré de nombreuses recherches, rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine. »

[1] Voir la page 2 au lien suivant : https://www.who.int/peh-emf/about/WhatisEMF/fr/index1.html

LES LIMITES RECOMMANDÉES POUR LA PROTECTION DU PUBLIC

Pour appréhender les risques éventuels que présente un produit ou un facteur d’environnement, les scientifiques ont recours à la notion de seuil de protection. En l’occurrence on part du seuil des premiers effets avérés scientifiquement et on applique un facteur de sécurité pour proposer un seuil de protection sous la forme d’une limite d’exposition à respecter. Le facteur est adapté en fonction des personnes à protéger et par exemple le seuil pour le public (qui comprend des enfants, des personnes âgées, etc.) est toujours plus faible que celui applicable aux travailleurs qui par nature sont des adultes a priori en bonne santé.

Pour les champs magnétiques d’extrêmement basse fréquence, la protection est d’autant plus élevée que ces premiers effets avérés (les magnéto-phosphènes : phénomènes lumineux en périphérie de la vision apparaissant quand on est exposé à de fortes valeurs de champs) sont des effets sensoriels qui ne sont pas dangereux et qui disparaissent dès que l’exposition s’arrête.

Pour les champs magnétiques d’extrêmement basse fréquence, la protection est d’autant plus élevée que ces premiers effets avérés (les magnéto-phosphènes : phénomènes lumineux en périphérie de la vision apparaissant quand on est exposé à de fortes valeurs de champs) sont des effets sensoriels qui ne sont pas dangereux et qui disparaissent dès que l’exposition s’arrête.

LE CONSENSUS DE L’OMS…

Dès 1987, l’OMS a ainsi établi une échelle qui classe par ordre d’importance [les effets des courants induits par les champs électromagnétiques sur le corps humain.L’Organisation a établi la valeur de 100 mA/m2 (milliampères par mètre carré) comme seuil à partir duquel les tissus excitables (en l’occurrence les tissus nerveux) peuvent réagir et des effets possibles sur l’état de santé peuvent apparaître. Pour respecter une marge de sécurité, l’OMS a donc divisé par dix cette valeur pour fixer le seuil recommandé comme limite fondamentale d’impact biologique des champs électromagnétiques d’extrêmement basse fréquence, soit une valeur de 10 mA/m².

… CONFIRMÉ PAR L’ICNIRP

Les spécialistes de l’ICNIRP, comité d’experts affilié à l’OMS, regroupant des scientifiques médecins, physiciens et biologistes spécialistes des champs électromagnétiques mènent régulièrement des expertises approfondies des publications traitant de ce sujet. Ces expertises couvrent l’ensemble des rayonnements électromagnétiques entre 0 et 300 GHz. En ce qui concerne les fréquences extrêmement basses et notamment le 50 Hz du secteur, le seuil de protection retenu par l’ICNIRP en 1998 pour les travailleurs est identique à celui fixé par l’OMS, donc 10 mA/m².

DANS LES LIEUX PUBLICS

Dans les lieux publics, que peuvent fréquenter des personnes de tous âges et dont l’état de santé n’est pas connu, l’ICNIRP a préconisé une marge de sécurité supplémentaire en abaissant encore le seuil recommandé d’un facteur 5, c’est-à-dire à la valeur de 2 mA/m².  Cette valeur a été adoptée dans la Recommandation Européenne de 1999 sur l’exposition du public.

La valeur limite d’exposition du public (2 mA/m2) et les limites mesurables qui en ont été dérivées (100 µT et 5000 V/m pour les CEM à 50 Hz), font toujours  référence car elles ont été adoptées par les textes législatifs de la plupart des Etats Membres de l’Union européenne.

UNE MISE A JOUR EN 2010

L’ICNIRP a toutefois publié  en novembre 2010 une mise à jour de ses recommandations sanitaires concernant les champs électriques et magnétiques de basse fréquence (de 0 à 100 kHz). Dans ce nouveau texte, prenant en compte l’évolution des connaissances scientifiques depuis 1998, l’ICNIRP a changé les valeurs limites d’exposition, qui s’expriment désormais en termes de champ électrique induit à l’intérieur du corps. Ce paramètre est en effet considéré comme plus pertinent car il est plus directement lié aux seuils de perturbation des influx nerveux. Concrètement, les nouvelles valeurs limites d’exposition applicables au système nerveux central sont de 100 mV/m pour les travailleurs et (en appliquant toujours un facteur de sécurité supplémentaire de 5) de 20 millivolts par mètre (mV/m) pour le public.

La limite applicable aux travailleurs a été notamment retenue dans la Directive européenne sur l’exposition professionnelle adoptée en 2013 (référence 2013/35/UE), transposée en droit français en 2016 (décret 2016-1074). En parallèle, les niveaux d’exposition recommandés pour le public et les travailleurs sont désormais établis à 200 µT et 1000 µT respectivement.

A noter que si tous les pays européens ont adopté les limites applicables aux travailleurs (une Directive européenne est d’application obligatoire) la plupart des pays européens continuent à appliquer la limite de 100 µT pour le public. Néanmoins, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande et le Japon ont adopté la nouvelle limite ICNIRP à 200 µT.

La version 2010 des recommandations de l’ICNIRP a été traduite en français par l’INRS (Institut National de Recherche sur la Sécurité).

FOCUS

Effets des courants induits par les champs électromagnétiques sur le corps humain, selon l’OMS

  • Inférieur à 1 mA/m2 : absence d’effets avérés.
  • 1-10 mA/m2 : des effets biologiques mineurs ont été reportés.
  • 10-100 mA/m2 : des effets mineurs et réversibles, notamment au niveau du système visuels (vision de points lumineux ou « magnétophosphènes ») et nerveux peuvent apparaître.
  • 100-1 000 mA/m2 : les tissus excitables réagissent et des effets possibles sur l’état de santé peuvent faire leur apparition
  • Au-delà de 1 000 mA/m2 : Danger avéré sur la santé. Un risque de fibrillation ventriculaire existe.

Une impossibilité scientifique : démontrer un non-effet

Si aucun effet à long terme n’a été prouvé, on objecte souvent qu’a contrario aucune étude n’a prouvé que l’exposition aux champs  électromagnétiques ne présente pas de risques pour la santé. Mais c’est méconnaître le principe selon lequel la science ne peut pas démontrer un non-effet. Autrement dit, si la méthode scientifique permet de quantifier les effets d’une cause mesurable,  il est en revanche scientifiquement impossible de démontrer un « non-effet » puisqu’aucune preuve ou mesure sur laquelle pourrait s’échafauder le raisonnement scientifique n’existe ! Ainsi, on ne peut démontrer scientifiquement que les phénomènes surnaturels ou paranormaux (par exemple comme les fantômes) n’ont pas de réalité, ce qui n’empêche pas la communauté scientifique d’être convaincue de leur inexistence : en pratique la science peut simplement dire qu’elle n’a jamais trouvé aucun élément permettant de dire que les fantômes existent… mais ce n’est pas une preuve scientifique qu’ils n’existent pas !

POURSUIVRE MALGRÉ TOUT LA RECHERCHE SUR UN EFFET ÉVENTUEL SUR LA SANTÉ

La science ne sait pas montrer qu’un effet n’existe pas. Que les champs électromagnétiques produisent oui ou non un effet avéré sur la santé, il persistera alors toujours une incertitude sur cette question fondamentale. Même si la probabilité est très faible, l’hypothèse d’un effet éventuel sur la santé ne peut pas être définitivement exclue. Cette hypothèse suffit à motiver la poursuite des efforts de recherche au niveau international. Après plus de 30 années de travaux, la communauté scientifique reste mobilisée et continue nécessairement d’approfondir ses investigations.

  • Focus

    • Effets des courants induits par les champs électromagnétiques sur le corps humain, selon l’OMS
    • Inférieur à 1 mA/m2 : absence d’effets avérés.
    • 1-10 mA/m2 : des effets biologiques mineurs ont été reportés.
    • 10-100 mA/m2 : des effets mineurs et réversibles, notamment au niveau du système visuels (vision de points lumineux ou « magnétophosphènes ») et nerveux peuvent apparaître.
    • 100-1 000 mA/m2 : les tissus excitables réagissent et des effets possibles sur l’état de santé peuvent faire leur apparition
    • Au delà de 1 000 mA/m2 : Danger avéré sur la santé. Un risque de fibrillation ventriculaire existe.