Les éleveurs sont confrontés à une double problématique : les bâtiments d’élevage sont des lieux amplificateurs des phénomènes électriques parasites et par ailleurs la population d’animaux y est sensible. Ces phénomènes parasites sont cependant bien connus et il est relativement facile de s’en protéger.
Diagnostiquer et résoudre un problème électrique parasite
L’expertise électrique proprement dite est cependant complexe, car les phénomènes sont souvent aléatoires et les causes peuvent être difficiles à identifier. Dans la grande majorité des cas, ces causes sont liées au vieillissement ou aux modifications dans le temps de l’installation électrique de l’exploitation (extensions de bâtiments, nouveaux équipements, dégradation des prises de terre…). Pour une autre partie, l’environnement extérieur des bâtiments peut révéler des faiblesses. Par exemple, le voisinage d’une ligne électrique peut amener des perturbations, si la mise à la terre des installations est insuffisante, ou l’isolation des clôtures électriques mauvaise.
Les facteurs de risque sont donc multiples mais des solutions connues et éprouvées sont à la disposition des éleveurs :
- Faire régulièrement contrôler la qualité de l’installation électrique intérieure, par des professionnels, notamment lors des évolutions des équipements de l’exploitation. En particulier il ne faut pas négliger la vérification des prises de terre car c’est par leur intermédiaire les éventuels courants et tensions parasites vont s’écouler au sol.
- Mettre en place des dispositifs simples permettant de maintenir une équipotentialité[1] entre les différents éléments susceptibles d’être en contact avec les animaux. Associés à une bonne mise à la terre, ils sont une solution efficace au problème des tensions et courants parasites issus par exemple de clôtures électriques défectueuses ou de phénomènes de couplage électromagnétique avec les réseaux électriques.
[1] Pour faire disparaître une tension entre deux objets (par exemple un abreuvoir et une barrière ou un cornadis), il suffit d’établir une connexion électrique entre eux : les deux objets sont alors au même potentiel électrique, d’où le terme « d’équipotentialité ». Lorsque de plus on met à la terre, on garantit ainsi le potentiel nul.
Un diagnostic complet à la demande
RTE est à l’écoute de la profession agricole et propose depuis des années à tous les agriculteurs qui le souhaitent un diagnostic technique de leurs infrastructures pour déterminer l’origine des courants électriques parasites potentiels. Cette assistance est réalisée par le Groupe Permanent de Sécurité Electrique (GPSE), constitué en association loi 1901 sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, et à laquelle contribuent des industriels de l’électricité, des représentations de la profession agricole et de vétérinaires. Cette instance mène des actions de sensibilisation auprès des éleveurs sur les problèmes liés à l’électricité (notamment vis-à-vis de la qualité des installations électriques et de la mise à la terre) et les aide à les résoudre par un appui méthodologique.
Néanmoins, il est essentiel de retenir que les manifestations de troubles dans l’élevage ne sont pas spécifiquement dues à l’électricité. C’est la raison pour laquelle les expertises menées par le GPSE couvrent systématiquement les aspects vétérinaires et zootechniques.
La méthodologie d’expertise et les règles de bonne pratique préconisées par le GPSE sont accessibles sur le site d’information dédié (http://www.gpse.fr/ ) qui édite également une plaquette d’information sur cette problématique (téléchargeable sur le site du GPSE).